CaMP-screen, un système de screening pour la signalisation calcique
À l'intérieur des cellules, de minuscules impulsions de calcium contrôlent certains processus vitaux tels que les mouvements musculaires, l'activité cérébrale et les réponses immunitaires. Toute perturbation de ce système de signalisation délicat peut entraîner des maladies allant des troubles immunitaires aux troubles neurodéveloppementaux. Pourtant, bon nombre des gènes impliqués dans le contrôle de ces signaux sont restés mystérieux jusqu'à présent.
Un système de screening pour découvrir les gènes impliqués dans la signalisation calcique
Les scientifiques du laboratoire du Pr Nicolas Demaurex ont mis au point une nouvelle méthode puissante, appelée CaMP-Screen, qui permet d'identifier rapidement les gènes qui régulent les signaux calciques dans de grandes populations de cellules. Cette méthode, décrite dans leur , combine une protéine fluorescente sensible au calcium (CaMPARI2), la cytométrie de flux et l'interrogation génomique et permet ainsi de mesurer les changements subtils de l'activité calcique, ce qui n'était auparavant possible qu'à l'aide de techniques unicellulaires chronophages.
La méthode CaMP-Screen permet de détecter les signaux calciques grâce à des changements de fluorescence, du vert au rouge, dans de larges populations de cellules. © Matériel supplémentaire issu de Kouba et al. 2025
Grâce à CaMP-Screen, l'équipe a découvert des dizaines de gènes qui amplifient ou suppriment la signalisation calcique. Parmi eux, un gène a particulièrement attiré leur attention, le gène TIM1. Ils ont découvert que la désactivation du gène TIM1, qui code une protéine présente à la surface des lymphocytes T immunitaires, entraîne des signaux calciques plus forts lorsque les cellules sont au repos. Cela suggère que TIM1 agit normalement comme un frein, empêchant les lymphocytes T de s'activer trop facilement.
Implications potentielles
En mettant au jour des régulateurs cachés de la signalisation calcique, CaMP-Screen ouvre de nouvelles voies pour comprendre comment les cellules maintiennent leur équilibre interne et ce qui se passe lorsque cet équilibre est perturbé. Cette méthode pourrait accélérer la découverte de cibles thérapeutiques pour les maladies immunitaires, les troubles neurologiques et les maladies génétiques rares.