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Policy Brief décembre 2024

évolution des découvertes d'infections vih sur le grand genève - mise à jour 2024


Les données épidémiologiques transfrontalières du VIH sont présentées pour la seconde année consécutive par l’Observatoire transfrontalier des inégalités sociales de santé et ses partenaires (Services des médecins cantonaux des cantons de Genève et de Vaud, Corevih Arc Alpin, Corevih Lyon Vallée du Rhône, Santé Publique France en Auvergne Rhône Alpes).

Ces données permettent de développer un regard renouvelé de l’épidémie à cette échelle de territoire (Grand Genève). Elles permettent aux acteurs de la lutte contre cette infection de prendre en compte ces données territoriales dans le développement de leurs activités ou des collaborations à envisager (notamment transfrontalières). Rappelons ici que la France et la Suisse se sont engagées à atteindre l’objectif de fin d’épidémie à l’horizon 2030, soit zéro nouvelle infection au VIH.

Ces données nous permettent d’appréhender la dynamique de l’épidémie de VIH à trois niveaux complémentaires. Le premier niveau permet d’apprécier la dynamique globale de l’épidémie sur le territoire du Grand Genève, comparativement à la dynamique sur d’autres territoires métropolitains (tels que la métropole lyonnaise et le canton de Zurich). Le deuxième niveau affine cette analyse en détaillant la dynamique à l’intérieur du territoire du Grand Genève. Enfin, le troisième niveau s’intéresse à la répartition non territoriale mais selon le stade et le groupe d’infection.

 

Les données mises à jour en 2024, couvrant la période 2017 - 2023

 

graph 1.jpg En 2023, la courbe des nouvelles découvertes d’infections à VIH sur le Grand Genève suit la courbe à la baisse que nous observons sur le canton de Genève et l’arc lémanique en général (). A l’inverse, cette tendance n’est pas observée dans la région Auvergne Rhône Alpes, comme en France au niveau national, avec un nombre d’infections à la hausse (). La tendance en Suisse présente quant à elle une stabilité des découvertes de nouvelles infections ().

 

graph 2.jpgLa dynamique est différenciée au sein du territoire du Grand Genève.

 

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La partie française du territoire est moins sensible à la baisse des découvertes de nouvelles infections que le centre du Grand Genève (Ville de Genève) et sa couronne immédiate (le reste du canton et le district de Nyon sur le canton de Vaud).

 

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 Le taux de découverte d’infections VIH en 2023 sur le Grand Genève (le nombre de découvertes de nouvelles infections rapporté à la population du territoire concerné pour une période donnée, le chiffre est ici exprimé pour 100 000 habitant-es-x) reste comparable à ceux de la métropole lyonnaise et du canton de Zurich.

 

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En 2023, le nombre de nouvelles découvertes d'infections à VIH dont l'exposition probable est lors de rapports sexuels entres hommes est proche du nombre de personnes dont l'exposition a été par voie hétérosexuelle.

Les découvertes chez les personnes nées à l’étranger (données françaises) ou de nationalité non suisse (données suisses) représentent plus de la moitié des découvertes totales.

 

graph 6.jpg

Encore près d’une personne sur 5 découvre son infection à un stade tardif (stade sida et/ou CD4 <200mm3 à la prise en charge).

 

La méthode employée pour constituer ces données est présentée dans le rapport 2023 de l'Observatoire transfrontalier des inégalités sociales de santé.

 

 

Recommandations

  1. L'échelle de territoire constituée par l'espace transfrontalier est complémentaire des niveaux cantonaux ou régionaux pour appréhender la dynamique de l'épidémie de VIH. Elle permet d'identifier l'objectif de réduction des nouvelles infections comme problématique commune du territoire transfrontalier. La coopération en santé apparait comme composante de la réponse en santé publique.

  2. L’épidémiologie transfrontalière permet de préciser certains enjeux du territoire. Notons ici en 2023 la baisse des infections dans la partie suisse du Grand Genève et non dans la partie française, la proportion élevée des personnes concernées nées à l’étranger ou de nationalité non suisse qu’elles soient HSH ou hétérosexuelles, ou encore la proportion qui demeure stable de découvertes à un stade tardif de l’infection.