Peut-on transformer notre rapport à la consommation ?
L’augmentation des prix à la suite de la guerre en Ukraine est venue, un peu, changer notre rapport à l’énergie, désormais consommée de manière davantage consciente. Mais la population suisse serait-elle prête à réduire fortement sa consommation de biens et services ? Le journal a interviewé Marlyne Sahakian, sociologue spécialiste du sujet à l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé de Genève. Ses travaux s’intéressent aux raisons de notre attachement à la consommation.
Pour Marlyne Sahakian ce qu’on achète ne répond pas seulement à un besoin mais représente aussi un symbole de statut social. Cette dynamique s’inscrit dans une idéologie d’abondance et d’absence de limites qui domine depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. De plus des normes fortement ancrées jouent un rôle important, en ce qui concerne par exemple nos habitudes alimentaires.
Alors comment transformer notre rapport à la consommation ? En mettant le bien-être au centre de la réflexion, plaide la sociologue : "Tout le monde est d’accord sur les limites inférieures qui permettent le bien-être, comme l’accès à l’éducation, à la santé, à l’alimentation, etc. Il est temps de réfléchir aux limites supérieures." Pour rendre les mesures prises acceptables, elle appelle à mettre en place des processus participatifs.