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Article dans "Le Temps" : La mobilité électrique, une révolution contrariée

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La transition vers les transports électriques semble inéluctable, pour des raisons économiques, de souveraineté énergétique, de lutte contre la pollution et le bruit. Et la réduction des émissions de gaz à effet de serre est devenue un impératif. Cependant en Suisse on n’assiste pas encore à une adoption massive des véhicules électriques. Des craintes réelles ou infondées, des obstacles économiques et techniques, mais aussi un manque de mobilisation politique limitent la transition vers la mobilité nouvelle.

D’après une idée répandue, la voiture électrique ne serait finalement pas plus "verte" que sa cousine thermique, à cause de l’énergie nécessaire à sa fabrication. Faux, assurent les spécialistes du secteur. Pour ce qui est des prix, il est vrai qu’ils restent élevés, mais ils devraient baisser avec l’arrivée des modèles chinois ou de plus petites voitures européennes. Quant à l’autonomie des véhicules, elle progresse et suffit largement pour la grande majorité des trajets, même si elle reste problématique lorsqu’on part en vacances. Enfin, se pose la question des bornes. La démocratisation des véhicules électriques nécessitera une multiplication des points de recharge.

Cependant une interrogation subsiste. Si l’électromobilité décolle enfin, la Suisse disposera-t-elle d'assez de courant ? Collaborateur scientifique à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université de Genève, Elliot Romano est spécialiste des questions de gestion des systèmes électriques. Dans une interview pour le journal Le Temps, le chercheur explique que "l’électrification du parc automobile demandera des ressources que nous n’avons pas aujourd’hui. Mais la stratégie énergétique de la Suisse, traduite par la loi sur l’électricité, tient compte de cette évolution et prévoit d’atteindre 45 TWh d’énergies renouvelables en 2050. Tout dépendra de notre capacité à réussir cette transition, mais aussi de nos stratégies de recharge."

Un autre aspect de l’alimentation électrique est apparu dans les recherches d’Elliot Romano : l’impact en CO2 des véhicules électriques en Suisse dépend beaucoup du moment de leur recharge. Une récente étude menée par le chercheur genevois et trois autres scientifiques examine les différences entre une stratégie de recharge uniquement basée sur le prix du courant et une autre cherchant à minimiser l’impact carbone. Les écarts sont frappants : une recharge basée sur le moment où le mix énergétique émet le moins de carbone produirait 82% de CO2 en moins par rapport à une recharge basée uniquement sur le tarif. De quoi réfléchir, ces prochaines années, à une tarification incitant davantage à réduire le CO2.

Si vous souhaitez lire l’intégralité de l’article paru le 29 juillet 2025 dans Le Temps, vous pouvez aller sur le (accès pour les personnes abonnées).
 

31 juil. 2025

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