Ces derniers temps, et peut-eĢtre plus que jamais, en raison de l’inteĢreĢt susciteĢ dans le contexte de la pandeĢmie, la santeĢ mentale a reĢgulieĢrement fait l’actualiteĢ. L’impact de la COVID-19 sur l’ensemble de la population repreĢsente un veĢritable deĢfi : les ressources alloueĢes aux soins de santeĢ mentale au niveau national sont maigres et les systeĢmes de santeĢ mentale sont souvent deĢpasseĢs. Mais la situation actuelle repreĢsente eĢgalement l’opportuniteĢ d’impliquer diffeĢrents intervenants dans la deĢfinition et la mise en œuvre d’une approche globale et inteĢgreĢe de la santeĢ mentale. Une approche qui prend en compte la promotion de la santeĢ mentale, la preĢvention des troubles mentaux et, par-dessus tout, la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux et de leurs familles, et ce dans la digniteĢ et le plein respect de leurs droits humains. Nous analyserons ce que tout cela signifie du point de vue de l’Organisation mondiale de la SanteĢ.
Les troubles neurodeĢveloppementaux se manifestent de manieĢre preĢcoce et se deĢfinissent par des difficulteĢs dans une ou plusieurs spheĢres du deĢveloppement. Parmi eux, le trouble du spectre autistique (TSA) est une condition caracteĢriseĢe par une alteĢration de la communication sociale, la preĢsence de comportements reĢpeĢtitifs ou des inteĢreĢts particulieĢrement intenses. Il existe une treĢs grande variabiliteĢ dans le profil d’habiliteĢs et faiblesses chez les individus avec un TSA. Alors que certaines personnes requieĢrent des appuis ponctuels et meĢnent une vie autonome, d'autres ont d’importantes difficulteĢs dans leurs apprentissages et dans leur deĢveloppement et neĢcessitent un soutien et des soins tout au long de leur vie. La preĢvalence mondiale des TSA suggeĢre qu’au moins un enfant sur 100 a une forme d’autisme. Cependant, les estimations dans les pays aĢ ressources faibles et intermeĢdiaires sont souvent remarquablement plus faibles. En effet, le nombre de personnes qui ont besoin de soutien dans ces contextes pourrait eĢtre sous-estimeĢ en raison des difficulteĢs dans le diagnostic. Ce dernier s’effectue de manieĢre clinique et sur la base d’instruments conçus dans des contextes occidentaux. De la meĢme façon, les interventions eĢducatives speĢcifiques pour le TSA ont eĢteĢ deĢveloppeĢes dans des contextes riches en ressources et majoritairement anglophones. Ces interventions requieĢrent souvent une adaptation culturelle et, pour eĢtre efficaces, elles devraient prendre en compte les caracteĢristiques des populations dans lesquelles elles vont eĢtre utiliseĢes. Nous preĢsenterons certains facteurs qui constituent des barrieĢres aĢ la deĢtection preĢcoce du TSA dans des contextes aĢ revenu faible et intermeĢdiaire, et des exemples d’interventions mises en place dans ces contextes dans le but de reĢpondre aux besoins d’enfants avec un TSA et leurs familles.
Les enqueĢtes sur l’image publique des sciences existent en France depuis les anneĢes 1970. A l’eĢpoque la DGRST s’inquieĢtait deĢjaĢ de l’expansion du sentiment de deĢfiance aĢ l’eĢgard des sciences et techniques. Dans cette communication, Michel Dubois, codirecteur de l’enqueĢte Les Français et la science 2021, dont les reĢsultats ont eĢteĢ rendus publics en novembre 2021, revient sur le dispositif d’enqueĢte ainsi que sur les principaux reĢsultats de la dernieĢre vague d’enqueĢte. Il s’agira d’eĢtablir eĢgalement dans quelle mesure les attitudes des Français aĢ l’eĢgard des sciences et techniques preĢsentent un certain nombre de speĢcificiteĢs.
Aujourd’hui, les femmes repreĢsentent environ 15% des eĢtudiantes et des professionnelles de l’informatique. Cette quasi non mixiteĢ du domaine a des conseĢquences non seulement sur l’eĢgaliteĢ entre femmes et hommes face aĢ l’emploi, mais aussi sur l’inclusiviteĢ et la performance des applications numeĢriques. La grande homogeĢneĢiteĢ de la population des deĢveloppeurs et des responsables d’entreprise (des hommes blancs issus des classes moyennes ou supeĢrieures) tend aĢ faire disparaiĢtre les besoins et caracteĢristiques des autres populations, en particulier des femmes. De plus, les algorithmes d’intelligence artificielle (IA) sont alimenteĢs par des milliards de donneĢes dites d’entrainement (voix, textes, images, videĢos...). La qualiteĢ des donneĢes obtenues en sortie des programmes deĢpend d’abord de la qualiteĢ de ces donneĢes d’entrainement. L’essentiel des corpus sont constitueĢs de manieĢre automatique et sont le miroir d’une socieĢteĢ ineĢgalitaire : les femmes y sont sous-repreĢsenteĢes ou repreĢsenteĢes dans des roĢles traditionnels. Le propos de cette confeĢrence est d’exposer les biais de genre de l’intelligence artificielle, puis de deĢgager des pistes permettant d’imaginer une meilleure repreĢsentation de tous et toutes dans la transformation numeĢrique.
La peĢriode de pandeĢmie actuelle et la crise eĢconomique et sociale qui pourrait en reĢsulter ameĢne les gouvernements aĢ placer le deĢveloppement de la santeĢ mentale des citoyens au cœur des prioriteĢs. C'est ainsi que le deĢveloppement des compeĢtences psychosociales commence aĢ trouver sa place dans l'eĢducation en milieu scolaire et dans l'accompagnement des familles. Cette confeĢrence preĢsentera les reĢsultats des recherches portant sur les facteurs protecteurs en santeĢ mentale sur lesquels il est possible d'agir, notamment par le biais de pratiques de pleine conscience. Il s’agit de pratiques visant aĢ deĢvelopper une qualiteĢ d’attention au moment preĢsent et une attitude d’ouverture et de non-jugement ayant pour but de favoriser une meilleure aptitude aĢ faire face aux situations rencontreĢes et aĢ deĢvelopper des relations constructives. Ces pratiques favorisent ainsi le deĢveloppement de compeĢtences adaptatives utiles tout au long de la vie.
Devant l’omnipreĢsence des technologies de l’information et de la communication dans nos socieĢteĢs, la grande majoriteĢ des pays ont deĢcideĢ d’inteĢgrer dans les cursus scolaires et deĢs le plus jeune aĢge, l’apprentissage de compeĢtences numeĢriques. Le deĢbat parfois vif sur l’introduction de l’eĢducation numeĢrique dans les eĢcoles se focalise souvent sur des questions relatives aĢ la preĢvention (temps d’eĢcran, protection des donneĢes personnelles) en ignorant les reĢsultats de trois deĢcennies de recherche sur le potentiel peĢdagogique des technologies numeĢriques. En prenant comme cadre de reĢfeĢrence le modeĢle de l’acceptabiliteĢ des technologies (Technology acceptance model), cette preĢsentation abordera deux questions : que sait-on des effets cognitifs, peĢdagogiques et didactiques des technologies numeĢriques ? pourquoi observe-t-on une certaine reĢserve, voire de la reĢticence de la part des enseignant-es ? Pour conclure, des pistes seront esquisseĢes pour le choix de ressources numeĢriques et d’eĢquipements utiles et utilisables en contexte scolaire.
« Le meĢdecin a demandeĢ aux eĢcoliers de s’armer de patience ». Cette phrase, aussi anodine qu’elle paraisse, pose un deĢfi inteĢressant aĢ notre cerveau. Le meĢdecin est-il une femme ? Et si c’est le cas, devrions-nous dire « la meĢdecine » ? Et les eĢcoliers sont-ils constitueĢs de filles et de garçons ? La langue française a subi plusieurs vagues de masculinisation,dontuneimportanteau17eĢmesieĢcle,des motscomme«autrice»eĢtant litteĢralement gommeĢs de la langue, et le masculin prenant une valeur dominante. Nous exposerons quelques travaux scientifiques qui montrent les effets de celle-ci au 21eĢme sieĢcle, effets principalement lieĢs au prisme masculin qu’elle engendre. Puis, nous nous pencherons sur d’autres pratiques langagieĢres courantes qui nous contraignent eĢgalement aĢ percevoir le monde au travers d’un prisme masculin. Nous proposerons finalement quelques pistes de reĢflexion en lien avec le « langage inclusif ».
Les approches politiques et informationnelles visant aĢ promouvoir les actions durables se sont principalement concentreĢes sur les processus cognitifs, tandis que le roĢle des eĢmotions a reçu comparativement peu d'attention. Pourtant, les eĢmotions ont un potentiel important pour contribuer aĢ un changement de comportement durable : les reĢponses affectives qu’on ressent aĢ l'eĢgard du changement climatique se reĢveĢlent eĢtre parmi les preĢdicteurs les plus forts de la perception des risques lieĢs au changement climatique, du comportement d'atteĢnuation, du comportement d'adaptation et du soutien aĢ la politique climatique. Dans cette preĢsentation, je reĢsumerai les recherches reĢcentes soulignant le roĢle central et indispensable des eĢmotions dans la penseĢe et le jugement humains. Je discuterai de la manieĢre dont ces connaissances peuvent favoriser la reĢactiviteĢ affective aĢ l'eĢgard des questions de durabiliteĢ, aider aĢ tirer parti du potentiel des eĢmotions pour motiver l'action, et ameĢliorer la communication eĢmotionnelle sur le changement climatique et les strateĢgies de changement de comportement.
MalgreĢ les mises en garde des experts sur le climat et des instances internationales, l’humaniteĢ continue aĢ eĢmettre des gaz aĢ effets de serre aĢ des niveaux incompatibles avec la vie soutenable des geĢneĢrations futures. L’effondrement de la biodiversiteĢ n’est aucunement enrayeĢ et tout se passe comme si l’humaniteĢ creusait sa propre tombe, incapable d’une reĢaction approprieĢe face aĢ l’eĢnormiteĢ des menaces globales qui peĢsent sur son avenir. La croissance eĢconomique reste la reĢgle numeĢro un, alors que nous savons deĢsormais que nous exploitons les ressources de la Terre bien au-delaĢ de ce qu’elle peut produire. Pourquoi ? Le concept de Bug humain est l’analyse d’une malfaçon au sein meĢme du cerveau d’Homo sapiens, qui le conduit aĢ perseĢveĢrer dans un comportement suicidaire malgreĢ la conscience des conseĢquences. Notre cerveau est doteĢ d’un cortex capable d’intelligence, mais de zones plus profondes et ancestrales qui dictent la plupart de nos deĢsirs et motivations. Ces deĢsirs et motivations, piloteĢs en grande partie par le striatum, nous poussent encore et toujours aĢ consommer, produire des quantiteĢs absurdes de nourriture industrielle, surfer sur Internet aĢ haut deĢbit sans utiliteĢ reĢelle, courir apreĢs les articles de luxe pour des fins de statut social, ou nous entourer de gadgets destineĢs aĢ nous soulager toujours plus de nos efforts, nous exposant par laĢ-meĢme aux effets neĢfastes de la seĢdentariteĢ sur notre santeĢ. Comment eĢchapper aĢ l’emprise du striatum et de la moleĢcule du plaisir qu’il nous donne en eĢchange de ces comportements absurdes ? En deĢveloppant d’autres voies de gratification faisant intervenir la conscience, l’altruisme et la connaissance. Ces voies ne sont pas privileĢgieĢes par l’eĢconomie mateĢrialiste dominante, mais sont de puissants stimulants de notre cerveau. Il s’agit d’un choix de deĢveloppement crucial pour les anneĢes aĢ venir.
L'approche psychosociale des relations humains-animaux connaiĢt actuellement un essor remarquable (Amiot et Bastian, 2015; Caviola et al., 2019). L'objectif de cette preĢsentation sera de montrer que la minoration des eĢtats mentaux d'un animal constitue une strateĢgie de reĢduction de dissonance cognitive lorsque celui-ci est destineĢ aĢ eĢtre objectiveĢ. On eĢtablira eĢgalement l'effet de l'incidence d'un but chronique ou temporairement induit (la science) sur le soutien aĢ l'expeĢrimentation animale et l'instrumentalisation leĢtale d'un animal de laboratoire par l'adaptation d'un protocole milgramien.
La façon dont les enfants comprennent les eĢmotions, les leurs et celles d’autrui, a eĢteĢ largement eĢtudieĢe au cours des 40 dernieĢres anneĢes. MalgreĢ ce large corpus de recherche, notre compreĢhension de l'impact de la culture sur la façon dont les enfants comprennent les eĢmotions est encore limiteĢe. La plupart des recherches (> 95%) sont meneĢes dans des socieĢteĢs dites « occidentales » (< 20% du Monde) et les reĢsultats des eĢtudes interculturelles sont souvent meĢthodologiquement limiteĢes et peu concluantes. L'objectif principal de cette preĢsentation est de discuter l'impact de la culture sur le deĢveloppement de la compreĢhension des eĢmotions chez les enfants et d'examiner les effets meĢdiateur / modeĢrateur, par exemple, du sexe, du niveau socioeĢconomique, de la religion, du statut migratoire et de l'acculturation. Une telle discussion devrait contribuer au deĢbat sur la nature universelle versus culturelle de l’intelligence eĢmotionnelle et de son deĢveloppement. Il devrait aussi faciliter l'eĢlaboration de politiques visant l'inteĢgration des personnes immigrantes et contribuer au deĢveloppement de programmes de preĢvention et d'intervention culturellement adapteĢs de la maternelle et aĢ la fin du post-obligatoire.
EĢtre parent aujourd'hui, quel deĢfi! La place donneĢe aĢ l'enfant, les recommandations pour une eĢducation positive, et la difficile conciliation entre famille, travail et temps pour soi, sont autant de facteurs qui ont profondeĢment changeĢ l'aventure de la parentaliteĢ au 21ieĢme sieĢcle. Dans ce contexte, les parents sont aĢ la recherche d’un eĢquilibre entre ce qui leur couĢte et ce qui les ressource. Lorsque cet eĢquilibre ne peut (plus) eĢtre atteint, le roĢle parental devient source de stress chronique et de souffrance psychologique. Dans les pays occidentaux, le burnout parental touche 5 aĢ 8% des parents. il se manifeste par un eĢpuisement speĢcifique aĢ la vie familiale, un sentiment de saturation vis-aĢ-vis du roĢle parental, une distanciation eĢmotionnelle d'avec les enfants, et l'impression de ne plus se reconnaiĢtre en tant que parent. Le burnout parental a des conseĢquences seĢveĢres pour le parent lui-meĢme mais aussi pour le conjoint et pour les enfants. Le preĢvenir et le traiter constituent deux enjeux majeurs de nos socieĢteĢs modernes, car sa preĢvalence et ses conseĢquences en matieĢre de santeĢ physique et psychologique, en font un probleĢme de santeĢ publique. Dans cette confeĢrence, nous verrons que le grand deĢfi de la parentaliteĢ au XIXeĢ sieĢcle se pose non seulement au niveau des individus toucheĢs par l’eĢpuisement dans le roĢle parental, mais eĢgalement au niveau de la communauteĢ/socieĢteĢ en tant que source potentielle de pression.