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AUDITOIRE ALEXEI JACCARD

Deuxième étape du projet de l'Auditoire Alexei Jaccard

Depuis l’automne 2022, le Mural Alexei Jaccard-Droits humains marque l’entrée de l’auditoire du même nom (MR380) dans le hall d’Uni Mail, interpellant les passant-es avec ses parois de couleur rouge et son graphisme expressif (voir ci-dessous). A l’initiative du Latino Lab et grâce au soutien financier et à l’engagement de plusieurs entités de l’Université de Genève, ce Mural est devenu un lieu de mémoire, d’information et de réflexion interdisciplinaire autour de la lutte pour le respect des droits humains, notamment autour de la thématique des disparitions forcées à partir du destin tragique d’Alexei Jaccard.

La deuxième étape du projet vise à faire vivre ce lieu mémoriel grâce à la programmation d’expositions audiovisuelles conçues par un-e commissaire spécialisé-e et soutenues par des activités de médiation. Dans ce but, dès l’été 2025, le Mural sera doté d’un écran horizontal, qui permettra la diffusion de vidéos informant et sensibilisant un public diversifié à l’actualité, aux nouvelles modalités et aux implications multiples de la disparition forcée non seulement en Amérique latine mais à travers le monde.

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Étudiant chilien et suisse de l’Université de Genève, victime de disparition forcée

Alexei Jaccard a 21 ans quand survient le coup d’État du général Pinochet en 1973. Il est alors étudiant et militant du Parti communiste chilien et sera à ce titre arrêté et torturé. Libéré, il parvient à fuir en Suisse. Installé à Genève, il poursuit des études de géographie dans notre université. En 1977, il s'envole pour Buenos Aires en vue d'une réunion du parti devenu clandestin. Il est immédiatement arrêté par la police argentine. Ses proches ne le reverront plus jamais. Selon des informations révélées 38 ans après sa disparition, Alexei Jaccard a été transféré à Santiago, séquestré, torturé pendant plusieurs semaines, puis assassiné par la Brigade Lautaro, une unité des services secrets chiliens (DINA) chargée de l'extermination des membres du Parti communiste. La DINA a fait disparaître son corps, comme celui de milliers d'autres victimes de l'Opération Condor.

Articles

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L'Opération Condor et les dictatures d'Amérique latine

L'Opération Condor est une campagne clandestine de répression politique et de terrorisme d’État, conduite conjointement par les services secrets des dictatures du Chili, d'Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, avec le soutien des services secrets des États-Unis. Effective entre 1975 et le début des années 1980, elle fait des dizaines de milliers de victimes d'assassinats ciblés, d'enlèvements, de détentions dans des lieux secrets, de tortures, d’exécutions extrajudiciaires et de disparitions du corps des victimes dans les pays partenaires, d’autres pays latino-américains et jusqu’aux États-Unis et en Italie.

La disparition forcée en droit international

Les droits humains sont les droits inaliénables que possède chaque individu dans le monde. Leur but est de protéger la dignité humaine contre l'arbitraire des États. La disparition forcée fait partie des violations graves des droits humains. Elle signifie la privation de liberté d’un ou plusieurs individus, par un État (ou avec son implication) ou par une organisation politique, qui refuse ensuite de «Ìýrévéler le sort réservé à ces personnes ou l’endroit où elles se trouvent ou d’admettre qu’elles sont privées de liberté, les soustrayant ainsi à la protection de la loiÌý» (Déclaration sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, para. 4 du préambule, 1992). En droit international, les proches des personnes disparues sont également victimes et le crime ne cesse que lorsque celles-ci sont retrouvées. La disparition forcée vise le plus souvent des opposant-es politiques, mais elle peut aussi toucher d’autres victimes. Commise dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique, la disparition forcée est un crime contre l’humanité.

Impacts sociaux et mobilisations

La disparition forcée est une pratique politique d'une extrême violence.

Elle constitue un déni radical de l’existence et de l’humanité de ses victimes, entraînées avec leurs proches dans des souffrances incommensurables. Pour l’ensemble de la société, les disparitions instaurent la terreur, poussent des secteurs de la population à l’exil et engendrent des traumatismes individuels et collectifs.

Pour les proches, l’incertitude quant au sort de l’être cher et l’absence de son corps empêchent le deuil malgré le passage du temps. Leur mobilisation inlassable est à l’origine de mouvements sociaux et culturels pour combattre l’oubli, et exiger vérité, justice et réparation.

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«ÌýParler d'Alexei nous permet de nous rappeler l'histoire de la dictature au Chili. Mais aussi, et surtout, de mettre en valeur et rendre hommage à ces hommes et ces femmes qui ont risqué leur vie, avec une conviction et un courage énormes, dans ces premiers temps de la dictature, quand le silence et la peur nous accompagnaient au quotidien.Ìý»

ÌýÌýÌýÌýÌý Paulina Veloso, veuve d'Alexei Jaccard

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InaugurationÌýdu mural Alexei Jaccard - 24 novembre

Exposition

Découvrez les images de la soirée

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Vernissage exposition - 30 août 2022

Retrouvez les interventions

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