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Depuis 1971, le Fonds Chalumeau, créé selon les volontés testamentaires de son donateur, a notamment contribué à la fondation d’une École genevoise de sexologie – centrée sur les fonctions et dysfonctions sexuelles, les sources du plaisir et les dynamiques du couple hétérosexuel. Il a également été impliqué dans les travaux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui ont abouti, en 1974, à la première définition de la «santé sexuelle» ancrée dans une «approche positive de la sexualité humaine» et fondée sur l’idée du «bien-être sexuel».

Au cours de la dernière décennie, l’approche et la vision des sexualités ont toutefois fondamentalement changé et ce champ d’études se déploie aujourd’hui à l’UNIGE dans de multiples domaines, qu’ils soient biomédical, culturel, politique, juridique ou social. Les approches et projets interdisciplinaires se sont multipliés, à l’image de la première brochure suisse consacrée aux droits des personnes LGBT, la conception de modèles 3D des organes génitaux ou encore les recherches concernant la prise en charge par les institutions pénales des infractions de contraintes sexuelles et de viol. «La création d’un centre universitaire dédié aux sexualités est un pas important qui inscrit ces savoirs au cœur des préoccupations contemporaines, indique Yves Flückiger, recteur de l’UNIGE. C’est une façon de reconnaître l’esprit pionnier de Maurice Chalumeau.»

Dialogue avec la cité

Doté d’une gouvernance indépendante au service de l’interdisciplinarité, le CMCSS bénéficiera du soutien d’une commission scientifique et d'un conseil d'orientation, nommés par le Rectorat. «Le centre aura pour mission de contribuer à une évolution de l’opinion publique vers une conception plus libérale des sexualités, avec la ferme conviction qu’aborder les sexualités de manière scientifique permet d’augmenter la somme des bonheurs individuels, comme l’avait formulé Maurice Chalumeau en 1970», souligne Yves Flückiger. La crise sanitaire que traverse le monde aujourd’hui touche également les manières dont les sexualités sont vécues, même s’il est encore difficile d’en évaluer précisément l’impact. C’est pourquoi le CMCSS s’est notamment donné pour objectif de comprendre la nature et la portée descrises dans la sphère de l’intime.

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